Lettre de mai 2017 | Menu latéral |
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Voici un retour sur l'activité de notre petite association
à l'intention des adhérents (31 à jour de cotisation!) et, à titre
d'information, à des personnes susceptibles d'être intéressées par
notre expérience débutante. La SPPNI
est présentée ici. (Il est envisagé de faire un point de temps en
temps sur l'activité de l'association (une fois par trimestre?) sans
encombrer trop les boîtes mail: n'hésitez pas à me signaler si vous
souhaitez ne pas recevoir ces retours ou à diffuser auprès d'autres
personnes) Pour rappel: cette association est née du constat de la
grande précarité de nombreux patients reçus en psychiatrie à
Villefontaine (Nord-Isère). Ces patients sont des personnes étrangères,
faisant ou ayant fait une demande d'asile. Une majorité a été débouté
de la demande d'asile et fait une demande de titre de séjour, souvent
au motif de la santé, ce qui occasionne de long parcours juridiques et
sans droit de travail, point crucial puisque, s'ils ont droit selon les
cas à la CMU-C ou à l'Aide Médicale d'Etat, ils n'ont pas accès à la
plupart des aides sociales.
L'association vise à: 1- soutenir ces patients en contrepoint des soins,
en complément des aides possibles des institutions publiques ou des
associations caritatives, dans la mesure des moyens financiers
disponibles, au moyen de dons ou de prêts. Sur l'année 2017, on
s'attend à une moyenne mensuelle des dons à l'association de 300 euros
par mois. Les aides proposées sont discutées au cas par cas et
s'adressent donc à des patients suivis par un thérapeute quel qu'il
soit sur le secteur Nord-Isère. Elles tiennent compte de problèmes
impactant leur état de santé directement ou indirectement et la
possibilité des soins. Ils s'agit principalement en nombre, de financer
des trajets locaux (pour consultations médicales ou psy en
Nord-Isère: bus), régionaux (consultation de soutien et conseil
juridique et/ou d'avocat, RDV à la préfecture à Grenoble: train ou
covoiturage), nationaux (pour obtenir un passeport à Paris ou
Bruxelles...), et en coût, de financer des documents indispensables
pour faire avancer la situation juridique et rendre possible une sortie
de la précarité (passeport, timbres fiscaux pour titre de séjour). S'y
ajoutent des aides ponctuelles: médicaments non pris en charge
(Aide Médicale d'Etat limitée pour certains médicaments), rares aides
pour alimentation et aides exceptionnelles diverses. En pratique, les aides régulières et prévues à l'avance
(trajets "garantis") permettent d'améliorer la continuité, la fiabilité
et l'anticipation d'un suivi (inscription d'un projet dans une durée);
les aides supérieures à 50 euros sont présentées et discutées au
minimum au sein du bureau et de préférence avec le CA de l'association.
Les aides permettent d'aider également au suivi psychosocial, par
exemple pour des trajets à Grenoble permettant un suivi à "l'APPART"
association soutenant des femmes en risque de prostitution, offrant un
lieu d'échanges, d'accueil et de soutien social. A ce jour, nous avons financé 2 passeports (2 X 280 euros sous
forme de dons) et proposé 2 prêts (280 et 309 euros): l'un pour
financer des vaccins indispensables pour un voyage en urgence d'un
patient dans son pays d'origine lors d'un deuil familial (prêt en cours
de remboursement, le patient a un droit de travail et est en formation
avec (quelques) ressources), l'autre pour financer les timbres fiscaux
indispensables pour obtenir le document du titre de séjour pour motif
de santé d'un patient. Ce dernier avait antérieurement eu un titre de
séjour et pu travailler jusqu'en 2014, puis le renouvellement du titre
avait été refusé par la préfecture, le privant de droit de travail
durant un an et demi donc de toutes ressources, mais il vient d'obtenir
de nouveau un droit de travail: il lui faut d'abord s'acquitter de 309
euros pour avoir le document lui permettant de s'inscrire à Pôle
Emploi.) A noter que nous n'avons pas eu à aider au plan de
l'hébergement, question considérable dans ces situations et qui
excéderait notre budget, bien que rien n'interdise, ponctuellement
d'aider à ce niveau... 20 patients ont bénéficié de ces aides et deux de prêts.
Ceci correspond à environ 90 trajets de bus, une vingtaine d'aller-retours à Grenoble...
2- Informer sur ces situations et échanger toutes informations avec les intervenants sociaux ou associatifs engagés autour de ces personnes et problématiques, sur le secteur Nord-Isère ou Grenoble. En pratique, nous avons contacté, via notre secrétaire Eddy Yedi Moko, la permanence de la députée Joëlle Huillier (PS) de la circonscription à Villefontaine, qui nous a accueilli pour présenter l'association et les problèmes rencontrés. Nous avons été reçus par Frédéric Hugon, connaisseur de ces problèmes, qui nous a mis en contact avec le sous-préfet de l'Isère. Nous avons rencontré à la Sous-Préfecture de l'Isère, Mr Thomas Michaud, sous-préfet qui nous a reçu pour un échange touchant, direct et approfondi, prolongé, impossible à détailler mais instructif, confrontant des points de vue différents mais argumentés, c'était le 14 avril dans le contexte particulier et inquiétant de la campagne électorale finissante. La sous-préfecture n'a pas pouvoir relativement aux décisions de la préfecture quant aux titre de séjour "étrangers malades", hélas... Notes sur les associations Il faut signaler que l'APARDAP, grande association de soutien juridique et de parrainage des demandeurs d'asile déboutés soutient la venue de patients suivis à Villefontaine en finançant des trajets pour Grenoble, ce qui allège d'autant notre budget. Elle finance également des pièces juridiques (passeports, timbres fiscaux). Cette grande association est en lien avec de très nombreux étrangers en précarité et doit faire face à énormément de demande d'aides, d'autant que depuis janvier 2017, la préfecture de l'Isère à Grenoble, en lien avec la nouvelle loi du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers applicable depuis janvier, exige pour enregistrer une demande de titre de séjour un passeport ou reçu d'ambassade attestant d'avoir fait (et financé) une demande de passeport, ce qui multiplie les besoins et fait exploser les budgets déjà très tendus. Sur Villefontaine, l'AFSI (association : Aide aux Famille en situation Incertaine) soutient des familles avec enfants, en particulier pour un hébergement, avec de nombreuses nuits d'hôtels, ce qui conduit à un problème crucial de finances pour cette association qui fait un appel de fonds. Cf. la lettre de l'AFSI: "En 2016 : l'AFSI a hébergé à l'hôtel 7 familles, soit 33 personnes, pour un total de 774 nuitées. Depuis début 2017 : ce sont 5 familles, soit 18 personnes qui ont bénéficié de ce dispositif pour 231 nuitées". Cette association fait un travail très important et soutient de fait des patients et leurs familles dans leurs besoins primaires, permettant à la SPPNI de se "concentrer" sur des compléments et surtout auprès de patients isolés sans enfants (mais sans exclusive).
Conclusion: Je remercie les adhérents,
donateurs et sympathisants au nom des bénéficiaires qui sont les
patients et également les intervenants (soignants ou sociaux)
confrontés à des situations pour lesquelles aucune aide, même modeste
n'est négligeable. Il s'agit aujourd'hui de poursuivre ce qui a débuté. Le projet est d'élargir progressivement la possibilité d'aides à des patients suivis par d'autres structures de soin que le cabinet de psychiatrie avec des modalités pratiques entre l'association et ces autres structures, avec les limites financières évidentes de notre association. Toutes les adhésions sont bienvenues, avec ou sans dons bien entendu. Nous sommes à votre disposition pour toute information ou échanges, en passant par ce mail du trésorier. Merci pour votre attention et bien cordialement à tous! François Journet, trésorier -- 1- SPPNI Soutien aux Patients en Précarité Nord-Isère Association loi 1901 d'intérêt général Documents liés à SPP NI |