Mercredi 5 avril 2023 Droit au séjour pour raisons médicales Les étrangers malades mal/traités par l'Etat Deuxièmes Assises du Collectif Dasempsy Institut Convergences Migrations - Aubervilliers Grand
amphithéâtre du campus Condorcet (Aubervilliers, métro Front
Populaire).
Cette
journée organisée par le collectif DASEM PSY est consacrée aux
étrangers malades souffrant de troubles psychiques sévères et aux
conséquences de l'évaluation par les médecins de l’OFII
sur l’état de
santé et le suivi médico-psychologique, dans le cadre du droit au
séjour des étrangers malades? Programme actualisé ici Autres informations sur le site du COMEDE Compte Rendu des assises Replay visio: 2- Les interventions de la matinée
peuvent être visionnées ici (pour
retrouver la Conférence inaugurale de Thierry Baubet
(Centre National de Ressources et de Résilience, CN2R), la 1ère
Table ronde: "Généalogie du droit au séjour pour soins : vers
une policiarisation de la santé des étranger·es ?" et la 2ème
Table ronde: "La précarisation du séjour pour soins et ses
conséquences pour les parcours de soin" Organisateurs: Comede, Ethnotopies, Antigone 24,
Institut Convergences Migrations, Orspere-Samdarra On retrouvera au début de la première partie la conférence du Pr Thierry Baubet, qui apporte des données importantes (l'état de la science) confirmant la nécessité de résister aux simplifications, réductions, amalgames et falsifications énoncées à propos des situations traumatiques complexes des exilé.es en France souffrant de troubles psychiques, et qu'accompagnent les intervenants du terrain. Pour toute question, contacter l'adresse dasempsy@gmail.com Argument En France,
une personne étrangère gravement malade a le droit de rester sur le territoire
pour se faire soigner et d’avoir un titre de séjour pour raison médicale depuis
la loi Chevènement de 1998. Ce droit est pourtant attaqué par des législations
de plus en plus restrictives. Dernière en date, la Loi du 7 mars 2016 confie
l’évaluation de l’état de santé des étranger·es susceptibles de bénéficier d’un
titre de séjour pour raisons de santé, auparavant dévolue aux médecins des ARS
(MARS, sous tutelle du ministère de la Santé), aux médecins de l’OFII (sous
tutelle du ministère de l’Intérieur). Cette bascule des prérogatives traduit
une préoccupante indexation de la santé des personnes étrangères à des logiques
sécuritaires de gestion des flux migratoires. La chute brutale des avis
favorables octroyés, passant toute pathologie confondue de 75 % en 2013 –
après évaluation par les ARS – à 52 % pour 2017 après évaluation de l’OFII a
conduit une partie du monde associatif et des soignant·es à se mobiliser. C’est
dans ce même mouvement que le collectif du Dasem Psy a organisé le 26 mars 2021
les premières assises « Psychotrauma et étrangers malades », qui ont réuni 400
personnes, pour dénoncer les conséquences de ce transfert de la mission
d’évaluation. En effet, les pathologies psychiatriques enregistrent plus
particulièrement une très forte baisse des avis positifs, qui passent à 25 % en
2017 puis à 17,2 % en 2020. (OFII 2020 : 33). Ces précédentes assises ont été
l’occasion d’un état des lieux et d’une première mise en relation entre
soignant·es du champ psy, travailleurs et travailleuses sociales,
universitaires et associatifs, inquiet·es des effets de cette baisse pour les
personnes concernées. L’aggravation de la situation observée s’inscrit de plus
dans un contexte de politiques migratoires de plus en plus restrictives à
l’échelle européenne, qui limite le droit au séjour et à la santé des personnes
immigrées. Ces raisons appellent à nous réunir de nouveau lors d’assises pour
faire entendre nos constats et créer de nouvelles alliances entre champs psy,
militant et universitaire.
Par rapport aux analyses produites lors des précédentes assises, les
pathologies psychiatriques sont toujours autant déconsidérées au cours des
évaluations de l’OFII. Leur gravité et le risque de retour au pays où ont eu
lieu des événements traumatiques sont déniés par les médecins évaluateurs de
l’OFII, de même que les conséquences sur la santé des enfants et des familles
d’un éventuel refus de titre de séjour et que la nécessité d’une stabilisation
socio-familiale en France où les personnes tentent de reconstruire leur vie. De
plus, l’approche adoptée par l’institution pour trier drastiquement les
demandes se fait au mépris d’une clinique de l’exil et du psychotraumatisme.
Les critères d’examen ne prennent en considération ni la gravité des
pathologies, en particulier traumatiques, ni les réalités des systèmes de santé
des pays d’origine où la santé mentale ne peut être prise en charge sinon pour
des catégories sociales privilégiées très réduites. Il en va de même de
l’importance des liens avec les soignant·es et les intervenants sociaux et
associatifs, qui sont constituant à part entière d’une prise en charge de
qualité. Enfin, ces avis négatifs sont suivis de refus de régularisations par
les préfectures, et d’OQTF aux conséquences catastrophiques pour les patient·es
qui ne peuvent, contrairement à ce que ces avis énoncent, rentrer dans leur
pays pour y être soigné·es. Les conséquences sont psychiques mais aussi
sociales (perte d’emploi et de logement parfois, du fait du non renouvellement
du titre de séjour) pour nos patient·es et pour leurs familles et enfants. Les
parcours familiaux sont fragmentés et fortement précarisés.
L’usure des soignant·es impliqué·es auprès
des exilé·es faisant des demandes de titres de séjours pour soins est un risque
réel, qui oblige à poursuivre plus que jamais notre plaidoyer et à faire valoir
nos revendications pour la santé de nos patient·es.
Dans la suite des
précédentes Assises de 2021, les Assises de 2023 seront l’occasion de réitérer
notre demande afin que :
- la mission
d’évaluation du droit de séjour en France des étrangers pour raison médicale
revienne au ministère de la Solidarité et de la Santé - les
critères d’évaluation soient basés sur la clinique, en respectant les
indications posées par le ministère de la santé dans son arrêté du 5 janvier
2017, en particulier pour les pathologies psychiatriques, et donc prennent en
compte l’importance du lien thérapeutique, du contexte socio-familial, du
problème d’un retour au pays lors de situations traumatiques par violences
intentionnelles -
l’accessibilité aux demandes de droit de séjour en France pour raison de santé
soit inconditionnelle. - Les
capacités d’accueil et de soins des pathologies des étrangers soient
augmentées.
Rejoignez-nous
le 5 avril 2023 à 9h au campus Condorcet à Aubervilliers ou en ligne Accès : ICM – grand amphithéâtre du campus Condorcet.8 Cours des Humanités 93300 Aubervilliersmétro Front Populaire.Contact : dasempsy@gmail.com Information diffusable le plus largement possible auprès des soignants et intervenants impliqués dans les DASEM PSY, via vos réseaux, merci! Cette journée a été précédée par les Assises "Psychotrauma et étrangers malades" du 26 mars 2021 à l'INALCO, avec 400 personnes en ligne
Voir l'événement en 2021 et l'actualité sur le site internet de l'Inalco. Programme et argument
Publications à partir des assises 2021
- Revue du GISTI:
Dossier rédigé à partir des assises publié dans la revue du GISTI, Plein droit, n° 131 : "Étrangers, des traumas mal/traités par l'État", décembre 2021. - Revue "Pour la Recherche" n° 108-109 - Mars - Juin 2021 Compte Rendu des Assises « Psychotrauma et étrangers malades » par le collectif DASEM PSY
Une
enquête sur les suivis d'exilés DASEM PSY
Pour rappel: La lettre l'Editorial de la revue l'Autre |
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